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30 avril 2008

Le Grand Esprit Cherokee

Ah, frères et sœurs, que la vie est dure, et qu’elle est belle parfois ! Je vous explique. Hier en fin de journée, apéritif chez de très bons amis. Un whisky deux olives, six olives trois whiskies à la vôtre, et roulez jeunesse, si bien que ce matin… ce matin la tête dans le cul ! Avec ça un temps épouvantable, de l’eau partout, l’herbe en croissance accélérée au milieu de mes légumes. Et pour couronner le tout la vision de mes manuscrits en équilibre instable sur les rives de la mare aux canards. La merde ! le_ma_tre Et puis la joie. La joie d’ouvrir ce blog et de vous y retrouver, vous, mes frères et mes sœurs ! Alors ce cadeau, que je vous adresse à tous par le moyen d’une box, de deux ou trois relais virtuels et de quelques satellites, à travers l’éther de l’informatique. Cette page, pêchée je ne sais où : Au début, le Grand Esprit dormait dans le rien, et son sommeil durait depuis l'éternité. Soudain, nul ne sait pourquoi, dans la nuit, le Grand Esprit fit un rêve. En lui gonfla un immense désir. Il rêva la lumière, et la lumière apparut. Ce fut le tout premier rêve, la toute première route. Longtemps, la lumière chercha son accomplissement, son extase. Quand enfin elle trouva, elle vit que c'était la transparence, et la transparence régna. Mais voici qu'à son tour, après avoir exploré tous les jeux de la couleur, la transparence s'emplit du désir d'autre chose. Elle qui était si légère, elle rêva d'être lourde. Alors apparut le caillou, et ce fut le second rêve, la seconde route. Longtemps, le caillou chercha son accomplissement, son extase. Quand enfin il trouva, il vit que c'était le cristal, et le cristal régna. Mais le cristal à son tour, après avoir joui des innombrables scintillements de ses aiguilles de verre, s'emplit du désir d'une chose qui le dépassait. Il se mit à son tour à rêver. Lui si solennel, si froid, si dur, il imagina la tendresse, la souplesse, la fragilité. Alors parut la fleur Ce fut le troisième rêve, la troisième route. La fleur, ce sexe de parfum, de même chercha son accomplissement, son extase. Quand enfin elle trouva, elle vit que c'était l'arbre, et l'arbre régna sur le monde. Mais on ne trouve pas plus rêveur qu'un arbre, et l'arbre à son tour fit un songe. Lui qui s'ancrait à la terre, il rêva de la parcourir librement, de vagabonder en son sein. Ainsi naquit le ver de terre, point de départ du quatrième rêve, de la quatrième route. Le ver lui aussi chercha son accomplissement, son extase. Dans sa quête insatiable, il prit tour à tour la forme du porc-épic, de l'aigle, du puma, du serpent à sonnette, et tâtonna longtemps. Puis un beau jour, dans une immense éclaboussure au milieu de l'océan, surgit un être formidable, la baleine, en qui tous les animaux de la Terre trouvèrent leur accomplissement. Longtemps, cette montagne de musique régna sur le monde, et tout aurait pu en rester là, tant le spectacle était beau. Seulement voilà, après avoir chanté pendant des lunes et des lunes, la baleine à son tour fut la proie d'une chimère. Elle qui se fondait au monde, elle rêva de s'en détacher. Alors nous sommes apparus, nous, les hommes. Nous sommes le cinquième rêve, la cinquième route, en marche vers le cinquième accomplissement, la cinquième extase. Et ici, prenons garde. Dans la moindre couleur toute lumière est enfouie, dans tout caillou dort un cristal, dans tout brin d'herbe se cache un baobab, et dans le ver de terre sommeille une baleine. Quant à nous, nous ne sommes pas le plus bel animal qui soit, nous sommes le rêve de l'animal. Un rêve encore inaccompli. Qu'adviendra-t-il de nous si nous éliminons la dernière des baleines en train de nous rêver ?
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Commentaires
M
Oui, Catimero-Loulipette, ecclésiastique je suis. Mais un ecclésiastique qui ne sait rien de Dieu. Ecclésiastique païen, donc. <br /> Mais là, tu n'as encore rien vu. Va donc faire un tour du côté de "Nos enfants" !
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C
Seriez-vous un ecclésiastique;-)
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A
Alors merci pour ce cadeau.
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