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8 juin 2008

La belle jardinière

Etrange, l’écriture. Après “Viendrez-vous ?“, que je compte “embloguer“ mardi, et vu le temps qu’il fait, je commence à jouer avec un passage du roman, d’où le bout de texte illustré par le tableau de Picasso. A moitié satisfait du résultat. Mais voici que je reprends “Eden“ afin de le mettre lui aussi en ligne. Et me vient l’idée de jouer au même jeu avec les pages 29 et 30. Les voici donc… A noter que la jeune femme à laquelle je les attribue est une poétesse. A noter également que j’ai passé deux heures à chercher “la belle jardinière“ de Max Ernst. En vain. Le tableau date de 1924. Si quelqu’un pouvait me venir en aide à ce sujet… NUBL Journal. Envie ce peignoir de quitter, nue en pécheresse de vaquer devant lui, et devant lui danser. Je ne l'attendais pas, jamais ne l'avais vu, rien de lui ne savais. De brun velours un pantalon, des restes de buisson dans ses bouclés cheveux, cette émotion qu’il m’a communiquée… Beau à mourir, beau à revivre et rire, et moi les mains mouillées. En chemise étais-je lorsqu'il parut sans sans tirer la sonnette. Une clé égarée devant moi sur la table a posée, de m’approcher m'a demandé, puis de moi s'est saisi, m'a tirée au soleil, dans le gazon m’a couchée, aussitôt pénétrée. Pas d'autre souvenir, la raison j'ai perdu. L'avais perdue depuis l'arrêt du temps, depuis qu'on m’a privée de mon éden, de ma raison vivre, et lui qui se présente, et me voici qui chante… Dans la sienne il a pris ma main, a pris les lèvres et m'a tout pris, tout rendu. En un éclair cela, comme pour vaincre une angoisse inavouable, ou deux désespérances : en son tombeau d’amour la mienne, la sienne dont tout j’ignore. S'il n’avait pas agi de la sorte point en une telle légèreté n'écrirais-je, sans doute rien du tout n'écrirais-je, n'éprouverais-je nul désir d'aller nue au jardin, d’y moissonner des roses. La belle jardinière a-t-il affirmé que j’étais, reculant de trois pas. De Max Ernst ou d'un autre, ne sais plus mais qu’importe, belle jardinière je suis Un artiste ? D’après ma description l’a confirmé Clarisse, deux de ses œuvres avais-je autrefois vues, de leurs noirs me souvenais. De Sologne le peintre, dont sur les murs du salon de Sarah avaient accroché mon regard les tableaux tandis qu’on m'instruisait avec abnégation des secrets de l’amour, dans cette belle maison. Un homme austère, avais-je alors conçu, ou n'avais-je pas conçu car une princesses étais-je alors et rien à concevoir n’avais-je, on concevait pour moi. Poursuivi par la peur est cet homme, je l'ai senti dès le début, dès que de mieux me vêtir j’ai dit mon intention… Petit garçon perdu soudain à l’idée d’être seul, effaré par le vide, moi sa maman devenue, peut-être sa grande sœur. De ne pas le quitter m’a priée, de ne pas l’abandonner, en chemise de rester. J'en demeurai comme pétrifiée muette, à regarder la main trembler qu'il avançait vers moi. Plus de mots n’avions-nous, l’amour avons nous fait et de nouveau l'amour avant de parler de nouveau pouvoir, l'amour encore après le déjeuner. Sans trop m’en rendre compte avais-je dû provoquer ce vaurien, sauvage était-il devenu, et sur moi s'est jeté. Un homme qui a peur, me dis-je en cette minute de pensées qui vers lui me ramènent, vers ce qui s’est passé. Assurément blessé cet homme, souffrance au fond de lui, magnifiquement le hurle sa peinture. Noire, comme de l’enfer les suies. L’aimer vais-je ? Le protéger saurai-je, du sombre l'éloigner ? Mes tomates arroser je m'en vais. Toute nue mes tomates arroser, belle jardinière chantante et blanche, mes sandales à mes pieds, sur ma tête un chapeau.
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Commentaires
K
Beau texte aux soubresauts prégnants.
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C
Joli coup de virgule;-)
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