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8 novembre 2008

La gouvernance du Moi (suite)

29771556

    « Plus il y a de têtes plus il y a d’idées, plus il y a d’idées plus il y a de conflits », ai-je affirmé en me référant au groupe. Si maintenant, délaissant le nombre au profit de l’unité, nous nous intéressons au seul individu, par exemple soi, considéré comme sujet d’expérience, nous constatons son fonctionnement correct dès lors qu’il n’a qu’une idée en tête. Qu’en survienne une seconde allant dans le même sens, il l’accroche à la première et le voici tracté par deux locomotives Fort bien. Mais que la seconde idée contrarie la première, ou qu’elle la contredise, et le voici qui ne sait plus à quel saint se vouer. Proie du doute, il effectue trois pas dans un sens, deux dans un autre, et rebelote à droite, et rebelote à gauche pour finalement, ballotté, tiré à hue et à dia, se retrouver inerte, au bord de la déprime. Alors là, si une troisième idée, forcément noire étant donné l’état psychique du sujet, vient s’immiscer dans le dialogue de sourd qui s’institue en lui, il n’aura plus qu’à s’en remettre à la médecine. Un bug, constatera le psychiatre, lui prescrivant une pilule où l’invitant à s’allonger pour une analyse ou une cure de sommeil, la première ayant pour objectif de lui ouvrir les yeux, la seconde de les lui fermer.

    Donc, l’idée ne serait pas le meilleur moyen de progresser. Disons pour la justifier, du moins lorsqu’elle n’agit pas contre nos intérêts vitaux, qu’elle nous permet de ne pas trop reculer sur la pente qui ramène à la bête et, dans le meilleur des cas, par l’occupation de notre esprit, de nous stabiliser sur le palier atteint.

    — Mais de quelle manière progresser, m’allez-vous demander, et de quelle façon s’élever, gagner les échelons supérieurs ?

    — Tout simplement, vous répondrai-je, en maintenant l’idée au niveau de l’ego qui vient d’en accoucher, c’est-à-dire au raz des pâquerettes que je m’apprête à cueillir, de la viande que je pose sur le grill, du serveur qui me lâche au beau milieu d’une connexion, du cerveau de la fusée que je pointe vers Saturne. L’idée, née de moi, éjaculée par le Moi suivant un processus électrochimique dont je n’ai nulle conscience, ne peut donc concerner que moi, ne prolonger que mon Moi, mon ego. Et cet ego plus ou moins bien bâti, plus ou moins titubant au milieu des autres, me freine dans l’expression de mon “être“, dans la conquête de ma conscience globale. Pour aller plus loin, plus haut, en un mot pour m’élever, je devrai donc mettre mes pensées penseur_de_rodinde côté, oublier la posture du Penseur de Rodin, dont le poids des soucis incline le regard vers la terre. Je devrai devenir léger, plus léger s’il se peut que le ballon d’hélium, et pour cela me défaire de mon Moi, abandonner mon ego, mes idées, mes projets, flanquer par-dessus bord tout ce qui m’encombre, alourdit la nacelle du ballon qui ne demande qu’à voler.

   Des hauteurs de la conscience absolue, face alors à l’immensité, face au vertige d’une solitude inouïe, oubliant un moment l’existence pour ne voir que l’essence, je m’emplirai de la beauté du monde, je boirai à sa source, me nourrirai de l’énergie qui le traverse et le modèle, le constitue depuis toujours.

    Je vous embrasse.

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Commentaires
B
" Sire faites-moi une bonne politique je vous ferai une bonne économie. " Colberg<br /> Mimi, dis à Valériane que j'ai lu çà dans l'Huma, pas dans le Figaro.<br /> <br /> Baltha, pas coco moi-même et alors? Au-dessus des adhésions, Valériane, il y a la démocratie, non? Sans démocratie, pas d'amitié.
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B
Oups, j'ai oublié de signé<br /> Valériane
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B
Merci Michel pour ton commentaire sur mon blog -<br /> Mais ma décision est prise, je suis passée à autre chose -Je suis certainement trop.....<br /> trop exigeante, trop provocante, trop impatiente, trop franche, trop insupportable quoi !<br /> <br /> Je passerai de temps en temps par ici pour te lire - Je dois te l'avouer, je n'ai pas la même couleur politique que toi donc on ne risquait pas de se rencontrer à l'humanité mais j'ai apprécié l'homme que tu me sembles être -<br /> Un peu, celui qui défend son programme mais surtout beaucoup plus l'homme vrai d'en dessous -
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B
Tu astiques encore tes médailles, Mimi?<br /> Baltha
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B
> Valériane,<br /> Je faisais allusion à mes préjugés, toute ressemblance avec ... etc.<br /> Baltha
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