Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chronique, virgule
Chronique, virgule
Derniers commentaires
Archives
13 septembre 2009

Dans le fracas des choses

   Dans ce rêve camarguais, rêve prolongé par le glissement, le cabrement et l’inclinaison d’un voilier dans un cercle d’alpages, rêve se poursuivant dans le déhanchement des chemins du retour, eh bien dans ce rêve je demeure. Et ne parviens à  m’en extraire.

    Envie de repos, de magie, de silence devant ces impressions qui défilent et perdurent ; envie que seule ramène à la réalité la chute d’une pomme dans l’herbe d’un jardin, ou le crissement d’une feuille ; que l’inutile trop longtemps rejeté reprenne le dessus, que règnent sur la terre les chevaux et les voiles, la lumière, le clapotis des eaux, l’indicible bonheur de l’étirement du corps…

    Mais voici le courrier, le téléphone la radio qui appellent au fatras, aux urgences, à cette agitation qui nous paraît, croyons-nous avec modestie, la condition de notre destin de démiurges.

    Ouvrir alors le Mac, y pianoter un texte, y renoncer, y revenir…

    S’allonger pour une sieste, fermer les yeux, frôler la paix mais le voir apparaître soudain, lui qui n’est plus, lui qui s’en est allé et ne reviendra pas, s’en est allé sans même un au revoir… S’en est allé si loin des chevaux et des voiles, si loin du soleil et du vent lancé sur sa moto, si loin de cette beauté de la vie et des choses que me viendraient des larmes.

    Je ne comprends pas, ne comprends toujours pas, n'accepte toujours pas. Me voici vide à mon tour, qui crispe les mâchoires et les poings pour fuir le chagrin qui me ronge, combler le vide par le brouillon des choses. Et me voici cloué devant des tâches dont je me demande de quelle manière je vais m’y prendre pour les mener à bien dans cet épuisement de l’âme.

    Me voici à présent face à mon impuissance.

.

 

Publicité
Commentaires
M
Ce que vous me dites est magnifique. Et vrai. Comme si, toutes, vous aviez vécu cela : le vide, l'absence insupportable suivie d'un vague retour à la vie puis de nouveau la chute, puis de nouveau une faible remontée de sève… Prémices du printemps au mitan d'un hiver qui n'en finira pas, et retour de la neige, puis rayon de soleil.<br /> Et le soleil qui revient peu à peu, et la neige qui fond, et les premières violettes…<br /> Je vous embrasse.
Répondre
L
Cette absence là est irrémédiable et doucement on continue son chemin comme une caresse à l'être qui n'est plus...
Répondre
C
Des pensées douces Cher Michel.<br /> Je pense à toi souvent...
Répondre
F
"Un jour tu te réveilleras plus paisible. Tu auras alors apprivoisé ta peine. Elle sera toujours en toi, mais tu l'auras aidée à se blottir confortablement, à un moment ou à un autre, dans un petit coin de toi."<br /> Ces mots mimi, je les ais reçus d'un ami très cher, hier soir ...<br /> Je te les offres ici.<br /> L'inacceptable reste inacceptable, mais un jour, bientôt, ton coeur sera plus fort.<br /> Pour aujourd'hui, il faut pleurer ta peine, la sortir de toi sans retenue, l'écrire et la crier. Ce n'est pas faiblesse.<br /> Tu es dans mes pensées mimi, et, comme Lili, je te trouve beau.<br /> A mon tour, je te serre dans mes bras ...
Répondre
L
Mimi, ton texte est magnifique, le plus beau je trouve. Ton impuissance donne la force à tes mots.<br /> Et tout à coup, je pense à toi.<br /> Je te trouve très fort et très beau.<br /> Je t'embrasse.
Répondre
Publicité
Chronique, virgule
Newsletter
Publicité