Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chronique, virgule
Chronique, virgule
Derniers commentaires
Archives
31 mars 2010

Une gueule, deux gueules, trois gueules…

.

Citoyennes, citoyens, frères et sœurs, amis, camarades, bonjour.

C’est par cette entrée en matière que je comptais apporter ma pierre à la manifestation auxerroise du 23 mars, organisée par les syndicats pour la défense des retraites et autres sujets qui nous concernent tous. A noter que le 23 était le surlendemain du 21, deuxième tour des élections régionales. Le moment paraissait donc on ne peut mieux choisi.

J’avais tout mis au point avec mon ami Michel H, militant NPA de mon âge, qui aimerait lui aussi que la gauche, la vraie, remplace enfin les ventres mous et autres tenants d’un libéralisme ayant mené notre pays dans le bourbier où il se trouve aujourd’hui. Et ce jour était d’autant plus favorable que la droite sarkozienne venait de prendre une claque qui allait la marquer, la faire sans doute se décomposer.

Tout était prêt : la voiture, les haut-parleurs et le micro, le speech d’ouverture et les cinq petits textes dont je vous ai donné la teneur ici même. Nous avions même prévu des séquences musicales : El Pueblo unidoMa France, de Ferrat… Bella ciao et quelques autres. Après exhortation aux syndicats et aux politiques à se rejoindre et s’unir dans une lutte sans faiblesse contre ceux qui nous mènent à la ruine, ces chants vous auraient eu de la gueule.

Hélas la gueule qui se manifesta ne fut pas celle que nous attendions.

D’abord, notre voiture sono est demeurée dans le parking des syndicats : d’après quelques copains, il ne fallait surtout pas mêler syndicalisme et politique.

Ensuite, notre intervention n’avait pas été ratifiée “démocratiquement“ par l’ensemble des supporters de L’autre Gauche en Bourgogne… Ce qui nous a permis, à une ex-enseignante ex-militante de la Ligue Communiste Révolutionnaire, présentement en retraite, ainsi qu’à moi-même, de nous engueuler pour la question de la démocratie — son argument étant qu’il fallait que le peuple décide, le mien que la droite nous avait déclaré la guerre et que la démocratie, tant que nous n’aurions pas remporté la victoire, devait être mise de côté au profit du combat. Le meilleur exemple que j’aie pu lui fournir fut celui du maréchal Pétain, porté au pouvoir par les représentants du peuple. Cette dame me fait à présent la gueule, et je n’aime pas sa gueule.

Ensuite, je ne sais plus, je me souviens juste de cinq cents clampins grisonnants défilant en traînant la savate au rythme d’une musique US, de l’étonnement d’un responsable syndical découvrant notre voiture et notre sono, qu’il n’avait ni vues ni entendues, au retour de la manif.

Depuis, tout le monde au PG, au NPA, au PC et à la FASE… oui, tout le monde ou presque me fait la gueule.

Me voici donc sur le point de prendre le maquis.

.

Et maintenant, en souvenir d’une exhortation mort-née…

.

Citoyennes, citoyens, frères et sœurs, amis, camarades, bonjour,

.

et bonjour à vous, militants syndicaux qui avez à juste titre organisé cette manifestation.

A juste titre, en effet : le gouvernement Fillon vous écoute, c’est vrai, mais il refuse de vous entendre. Il vous refuse la moindre justice sociale.

Votre gouvernement actuel, allié aux sociaux-libéraux, refuse d’entendre la voix du peuple que vous formez. Alors vous voici dans la rue, peuple d’une France méprisée. Et nous voici à vos côtés, nous, partis de gauche bien résolus à vous défendre, à vous accompagner dans les luttes contre les détenteurs et les voleurs de la richesse commune.

La droite vous dit, à vous : le syndicalisme n’a rien à voir avec la politique. Et elle nous murmure à nous, cette même droite : laissez les syndicats se débrouiller  seuls, ils sont majeurs.

Pour mieux régner, on cherche ainsi à nous diviser. Car Majeurs, vous l’êtes, et majeurs, nous le sommes. C’est pourquoi nous refusons d’être menés par ceux qui nous méprisent, d’être tondus par les multinationales qui font fortune sur notre dos.

Par bonheur, la réalité qui s’impose aujourd’hui est à l’opposé du rêve des puissants et des riches. Les politiques ont désormais besoin de la puissance des syndicats, et les salariés, s’ils veulent se faire entendre, ont besoin de l’expérience et de l’appui des politiques.

Syndicalistes + politiques = armée du peuple = Front Populaire, progrès social, émancipation de chacun.

Nous avons voté, mais cela ne servira à rien : Sarkozy et Fillon ont les oreilles bouchées.

La lutte va continuer, la lutte va s’amplifier.

Nous voici aujourd’hui cinq cents, nous serons cinq mille demain, après-demain des millions.

Et nous serons in-vin-cibles.

.

.

Publicité
Commentaires
C
Excellent,ah si d'autre pouvait être aussi drôle. Les citoyens se bougeraient plus ?
Répondre
S
Bon courage...et chante aussi l'internationale...<br /> car ce mépris est de plus en plus pandémique !
Répondre
B
Hé, Johnny, quelque chose qui cloche? Change de lunettes, mets des ray-ban comme sarko.<br /> Vive les IN-VIN- ( toujours en vin jamais en vain ) CIBLES.<br /> Bon courage, du fond du coeur,<br /> <br /> Baltha
Répondre
Publicité
Chronique, virgule
Newsletter
Publicité