Dans l'oignon
Décidément, l’Europe est une vieille dame. Une dame très âgée, genre Liliane Bettencourt. Qui prend à son insu des décisions pour le moins contestables, si ce n’est amorales.
Par horreur de la crise touchant de son vaste corps les cellules affaiblies, et plutôt que de les mieux nourrir, la voici qui réduit son budget, condamne à une disette accrue les cellules en question, au nombre de vingt-sept — disette qui ne touchera que les atomes les plus pauvres, on s'en doute. Mais ne sont-ce pas ceux-là, justement, qui mériteraient qu’on les dorlotât ?
Quoi qu’il en soit de la semi-démence de l’union des vingt-sept, le Figaro se permet de titrer : Bruxelles : coup de maître de Cameron !
Il faut dire que le brave David, notre ami anglais, pour des raisons exactement inverses de celles du Front de Gauche, supporte mal l’Europe en ses indécisions. Surtout si elle s’avise du moindre écart social du côté de Tottenham, de Kreuzberg ou de la Goutte D’or, vitrines de la mal pensance.
Au dernier sommet de Bruxelles, notre David se présente donc en rutilant blindage, fait un boucan d’enfer pour protéger les milliardaires de sa City, parvient sans mal à se rallier Merkel, adresse au passage un bras d’honneur au malheureux Hollande. Lequel se montre satisfait d’avoir pu sauver notre PAC, nos agriculteurs et leurs pollutions.
Bravo, David, et bravo Angela ! Mais attention. Le jour où vous tomberez le masque, vous risquez de reprendre tout cela dans le… dans l’oignon! Et pas dans celui de l’agriculteur empoisonné. Non, dans l’orifice par le biais duquel vous ressemblez à n’importe qui, tout importants que vous êtes.
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