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7 décembre 2013

La révolution sera mondiale

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95 ans, dont 27 passés en prison. Sa mort, semble-t-il, aura été plus paisible que sa vie ; encore que dans sa jeunesse et son troisième âge il n’eut guère à se soucier ni d’argent ni de survie. Issu d’une famille royale, il fréquente l’université noire, devient avocat, et c’est seulement à l’âge de 26 ans qu’il commence à s’occuper de ce qui deviendra le but de son existence : la lutte contre l’apartheid, avec la volonté farouche de non-domination d’une quelconque ethnie sur les autres. Actions non-violentes durant plusieurs années, puis lutte armée lorsque cette stratégie s’avère impuissante.

Arrêté le 15 aout 1962, à l’âge de 44 ans, il est d’abord condamné à cinq années d’emprisonnement, et un second procès, deux ans plus tard, l’envoie en détention jusqu’à la fin de ses jours. Nous connaissons la suite…

Honorons donc cet homme d’avoir réussi cette transformation inouïe : le passage de son pays, sans effusion de sang, d’un régime on ne peut plus raciste à une démocratie respectueuse des droits de l’homme.

Oui, frères et sœurs, saluons Nelson Mandela ! Mais tenons-nous à distance des larmes de crocodile que font mine de verser les chefs d’État de la planète, à commencer par Tony Blair. Le beau Tony fut en effet le successeur de la mère Thatcher, laquelle n’eut rien à redire, au contraire, à la ségrégation raciale régnant en Afrique du Sud. Ne rejoignons pas non plus Obama qui s’est bien gardé, quant à lui, de nous rafraîchir la mémoire en reconnaissant l’implication de la CIA dans l’arrestation de Nelson. Car si nos chefs d’État et de gouvernement s’inclinent aujourd’hui, comme un seul homme, devant le cercueil de l’homme qui les terrorisa, c’est que cet homme a protégé son pays du péril communiste, et que la révolution antiraciste (antifasciste ?) qu’il a su mener à son terme a maintenu l’Afrique du Sud dans le panier de crabe du néolibéralisme mondial.

Les noirs des townships sont-ils plus heureux aujourd’hui qu’hier ? Vivent-ils mieux ?

80% des terres agricoles appartiennent à 60 000 blancs, et les différences de salaires entre noirs et blancs ne font que s’accentuer.

Et puis, ver dans un fruit qui aurait dû devenir splendide : comme partout, la corruption s’étend en tous domaines.

Nelson, la révolution sera mondiale.

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