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31 juillet 2014

Le dialogue avec Marcel se poursuit

Cher ami, 

En réponse à votre commentaire sur un de mes billets précédents, et pour ne pas nous égarer, mettons les choses au point. Pas plus que nous ne devons confondre les enseignements du Christ avec ce qu’en a fait l’église catholique pour atteindre aux puissance et richesse qui sont siennes aujourd’hui, nous ne pouvons confondre la pensée de Marx avec sa mise en pratique par les Staline et Mao, tyrans ne reculant devant aucun forfait. Oublions ces forbans. Quant à Besancenot, Laguiller et Mélenchon, que je sache, ils ont beaucoup plus prôné la collectivisation et la socialisation des entreprises que l’appel aux capitaux privés. En ce sens, ils sont plus proches des SCOP que des multinationales. Mais laissons cela de côté et tâchons de voir clair dans l’imbroglio politique auquel nous sommes tous confrontés.

Tout d’abord, ne plus commettre l’erreur qui aura mené notre espèce au bord de sa disparition. Cessons de ne nous intéresser qu’au détail, de n’examiner les événements que par le petit bout de la lorgnette. Abordons les problèmes dans leur globalité.

Le beau capharnaüm que voilà, vont se récrier certains, épouvantés d’avance. Eh bien laissons ceux-là s’enfouir la tête dans le sable, et plutôt que de rafistoler ce qu’on a sous le nez tandis que le reste s’effondre, examinons les causes de nos dysfonctionnements.

La première, la principale et sans doute la seule, provient du fossé de plus en plus infranchissable entre ceux qui détiennent le pouvoir et l’argent et ceux qui n’ont que la vie pour richesse. Résultat d’une sélection naturelle transférée de l’animal à l’être humain dans ce qu’il a de plus frustre, cet état de fait se mue en lutte des classes à partir de la sédentarisation de la société, de son urbanisation, enfin du développement de l’industrie et de la mécanisation des tâches. C’est là une réalité incontournable, et qu’on ne vienne pas nous dire que cette lutte est devenue obsolète. Waren Buffet s’en amuserait, qui déclara voici quelques années que ce serait sa classe à lui, la poignée de milliardaires au nom de laquelle il s’exprimait, qui allait en sortir victorieuse.

Partant de là, tout commence à se clarifier, et nous pouvons considérer d’un regard objectif l’histoire contemporaine, dont émergent deux hommes : Jean Jaurès et le général de Gaulle.

Jaurès et de Gaulle étaient des rassembleurs, des manieurs d’idées, des visionnaires. Et tous deux ont échoué, du moins en apparence, dans leur formidable tentative de faire entendre raison à leurs concitoyens. Jaurès a inventé le socialisme moderne, lequel influença le Comité National de la Résistance, dont le programme fut mis en application à la Libération par le général de Gaulle. À la suite de quoi les forces hostiles à tout progrès social sont entrées en action. Jaurès et le socialisme furent trahis par les Mitterrand, les Jospin et Hollande, de Gaulle et sa vision de la France par les Pompidou, les Chirac, les Sarkozy, serviteurs tous de la finance et de l’animalité. Et ce sont aujourd’hui ces forces hostiles, rassemblées sous la bannière du néolibéralisme, qui ont déclaré une guerre sans merci à la volonté d’émancipation qui s’exprima pour la première fois en mai 68, et que nous voyons réapparaître aujourd’hui. Si cette guerre, non encore officielle, n’emploie pas encore les canons, ni l’atome, ni les virus entassés dans ses soutes, elle utilise la publicité, la télévision, la désinformation généralisée pour vider le cerveau de la population, y introduire le germe de la soumission. Et c’est seulement si cette mascarade échoue, si l’l’humanité se réveille, qu’elle sortira la grosse Bertha.

Ah, cher Marcel ! Vous êtes un gaulliste de gauche, je suis quant à moi un admirateur de Jaurès, nous nous heurtons aux mêmes difficultés et nous posons les mêmes questions. Pour y répondre et nous entendre, nous reste à nous dépouiller des oripeaux dont nous ont revêtus les héritiers des marchands du Temple.

Comme vous le dites si bien, n’attendons pas que les autres agissent à notre place ! Réveillons-nous.

Je vous salue.

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