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10 août 2014

Rosetta

Photo Nick Ut

 Lorsqu’on voit les massacres perpétués dans certains pays par des groupes armés dont on se demande dans quels égouts de l’âme ils ont pu voir le jour, on est en droit de se poser des questions sur la santé mentale de l’humanité. Ici, une population autrefois industriellement décimée tape à bras raccourcis sur un peuple réclamant simplement le droit  de vivre ; là une secte de fous furieux enlève deux cents jeunes filles et se targue de les vendre aux enchères ; là-bas ce sont des nations entières qui s’autodétruisent pour des raisons de pouvoir… Et encore ces abominations se produisent-elles au vu et au su de nos caméras, sur une portion restreinte de la planète. Mais qu’en est-il dans certains pays éloignés où l’on apprend que des populations entières, pour des questions de profit, sont chassées de chez elles, quand ce n’est pas exterminées à la machette ou la kalachnikov ? Et qu’en est-il dans nos pays prospères, où l’on assiste à la formation de blocs antagonistes s’acheminant en catimini vers une troisième guerre mondiale — mais chut, secret défense, bonne nuit les petits !

Comment demeurer optimiste, comment prendre la vie du bon côté lorsqu’on constate, dans notre si belle France, que les chefs d’État que nous élisons sont à chaque mandature plus inopérants, plus bornés, plus incapables que leurs prédécesseurs, et qu’il en va de même dans la plupart des nations d’Europe. Et comment pourrions-nous rester sain d’esprit quand nous nous heurtons journellement à la dégradation de nos services publics, de notre environnement, de notre culture ? Nous cessons d’envisager l’avenir, nous nous cramponnons au présent, n’existons plus que sur une voie étroite, sécurisée, qui ne peut cependant nous délivrer de nos angoisses.

Et puis voici que la sonde Rosetta — nous l’apprenons par la télé entre deux pages de pub —, partie voici plus de dix ans à la rencontre d’une certaine comète, et parvenue à destination, nous envoie les premières photos du caillou dont nous tentons de retenir le nom : Tchuryunov-Gerasimenko, autrement dénommé 67P/T… Ainsi, malgré ses incessantes prises de bec et ses sempiternelles batailles de chiffonniers, mais forte de son génie, l’humanité continue-t-elle d’espérer.

D’espérer quoi ? De chercher quoi ? Elle ne le sait au juste, mais nous pouvons supposer qu’il s’agit d’une éventuelle rencontre avec une possible âme sœur, une semblable lui venant en aide, l’aidant à se sortir de l’ornière en laquelle elle bascule, immature qu’elle demeure.

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