Pour vous les enfants (discours aux enfants)

16 janvier 2010

Pour vous les enfants (discours aux enfants)

Le maître de la Terre (p 17-21)

Avant de savoir lire, écrire et compter, vous saviez juste jouer, écouter et parler. Avant cela, vous saviez juste marcher et manger. Et avant de savoir marcher, vous saviez juste crier dès que vous aviez faim. Vous étiez des bébés, de petits nourrissons pareils à des oisillons dans un nid…

Et avant de venir au monde, de hurler comme des fous pour qu'on vous donne du lait, où étiez-vous ? Qu’étiez-vous ?

Oui, je sais, vous étiez dans les ventres de vos mamans, tels les poussins avant de sortir de l'œuf. D'accord, mais avant ? Où étiez-vous avant l'œuf, mes poussins ?

Eh bien moi qui suis une grande personne, quelqu’un de très savant, je n’en sais rien du tout. Personne n’en sait rien. Personne ne sait non plus d’où vient l’espèce humaine, à laquelle nous appartenons, vous et moi.

(…)

L'esprit (p 22-30)

Donc, en plus de la matière et de l’énergie, le monde est constitué d’esprit.

Alors là, tout se complique. À tel point que les hommes, au cours de leur histoire, se sont souvent battus pour cette question d’esprit. Et à tel point que je ne sais plus de quelle manière vous expliquer.

Je souhaitais commencer par l’univers, les galaxies et les étoiles, mais j’ai eu peur de vous égarer dans l’immensité, de m’y perdre avec vous… Commençons donc par l’autre extrémité, le petit bout du monde. Commençons par vous. Ainsi, nous saurons de quoi nous parlons.

Réfléchissons ensemble…

De quoi êtes-vous constitués ?

À présent, vous le savez aussi bien que moi : vous êtes constitués d’énergie et de matière, comme tout ce qui existe. Mais si vous n’aviez que cette matière et cette énergie, vous ne seriez que des cailloux ou des gouttes d'eau. Or, vous êtes vivants. Et si vous êtes vivants, c’est que se trouve en vous le souffle de la vie.

Vous êtes donc constitués d’un peu de l’énergie du monde, d’un peu de sa matière, et du souffle de vie. Mais si vous n’aviez rien reçu d’autre, vous ne seriez que des arbres ou des herbes. Or, vous êtes des humains.

Si vous êtes des humains, c’est qu’en plus de la matière, de l’énergie et de la force vitale, vous avez hérité de l’esprit.

Et si vous avez hérité de l’esprit, c'est que l’esprit existe.

Ainsi, en plus d’énergie et de matière, le monde est constitué d’esprit.

« Mais à quoi nous sert de savoir cela ? » allez-vous me demander.

« En quoi ces histoires compliquées de matière, d’énergie et d’esprit pourront-elles nous aider, nous qui sommes des enfants ? »

Là, mes petits canards, vous me posez une question si délicate que je suis comme vous et que je l’avoue : je n’en sais rien du tout.

(…)

Le ricanement du singe (p 63-78)

L’argent, contrairement au pain du boulanger, on peut l’accumuler. Lorsqu’on en a beaucoup, on peut acheter de belles maisons, de grosses voitures, mais aussi des usines, et même des pays entiers. Ainsi, ceux qui détiennent l’argent font travailler les autres, amassent encore plus d’argent et règnent sur leurs semblables. Du coup, ce sont eux qui décident de la richesse ou de la pauvreté des peuples, de la paix et de la guerre.

Cette forme de pouvoir, basée sur la puissance matérielle, s’appelle le pouvoir du plus fort.

Chez les hommes d’aujourd’hui comme chez ceux des cavernes, le pouvoir n’appartient jamais à celui qui travaille, mais à celui qui détient la force, c’est-à-dire l’argent. . Et celui qui détient l’argent n’est pas toujours le plus intelligent, ni le plus sympathique, ni celui qui se tient prêt à aider ses semblables. C’est souvent le contraire.

Maintenant posons-nous cette question :

Qui sont-ils donc, ceux qui ont le pouvoir ? Seraient-ce les rois, les présidents et les gens les plus riches de la terre ?

En apparence oui, en réalité pas du tout. Car les rois, les présidents et les milliardaires ne font que régler des problèmes de finances, comme la majorité de leurs concitoyens.

Le véritable pouvoir, aujourd’hui, a cessé d’appartenir aux hommes. Il appartient à l’argent. Les rois eux-mêmes, les présidents et les milliardaires ne sont que de misérables serviteurs de l’argent.

(…)

Ce vieux Sapiens (p 79-80)