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16 mars 2016

Un joli nom, AlphaGo

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La victoire du logiciel AlphaGo sur le joueur Lee Sedol provoque deux réactions. D’abord, la fierté d’avoir conçu un logiciel capable de battre l’un de nos plus grands champions de go. Ensuite la crainte de se voir supplanté par la machine. Déjà que les robots remplacent l’homme dans ses travaux industriels, les voici maintenant le dépassant dans le domaine de l’abstraction !

 L’angoisse que nous éprouvons à l’idée de nous voir condamnés par notre propre création nous ramène à trois films inoubliables : 2001 l’Odyssée de l’Espace, et les deux derniers Terminator, notamment le III (La Révolte des machines).

 Dans 2001, l’intelligence artificielle avait été conçue pour protéger un groupe de cosmonautes de toute mésaventure. Dans ce but, on l’avait dotée de la possibilité de mentir, ce dont elle ne se priva pas lorsqu’elle le jugea nécessaire à la poursuite de la mission. Mais les deux hommes embarqués eurent des doutes, si bien qu’elle se verra contrainte à les éliminer, ce qu’elle réalisera en partie, le survivant de la mission parvenant à la mettre en sommeil et à lui échapper (pour aussitôt se faire prendre au piège d’une intelligence supérieure, en quelque sorte divine, qui élèvera notre niveau de conscience).

 Dans Terminator II, nous nous trouvons face à deux formes d’une même entité : l’une chargée de protéger un gosse qui sauvera plus tard l’humanité, l’autre missionnée pour l’abattre avant qu’il n’en soit capable. Au bout du compte, la forme protectrice l’emportant sur la force terroriste, nous serons assurés. Mais en partie seulement, car la survie de notre espèce n’aura tenu qu’à un fil.

 Dans Terminator III, nous assistons à la lutte sans merci entre une forme d’intelligence artificielle globale libérée de l’emprise humaine, et un couple humain assisté de la forme d’intelligence protectrice du II (laquelle ne fait pas le poids face à la première). Les deux formes s’élimineront mutuellement et le couple humain, in extremis, trouvera un lieu de survie tandis que des missiles intercontinentaux, largués par l’intelligence globale, mèneront l’humanité à son jugement dernier.

 Et AlphaGo, dans tout ça ?

 Eh bien AlphaGo, embryon d’une intelligence artificielle qui va croître, devrait nous placer devant nous-mêmes.

Ou bien nous abandonnons cet embryon à ses créateurs, c’est-à-dire à aux intérêts privés œuvrant à l’encerclement de la démocratie, et nous pourrons nous attendre au pire. Ou bien nous nous rendons maîtres de cet AlphaGo et de sa descendance, programmons ces intelligences en fonction de l’intérêt général. S’éloignera alors ce qui nous terrorise : la fin de l’humanité.

Mais il nous faut pour cela, sachant que cette intelligence artificielle est appelée à se développer :

Museler la finance, abattre le capitalisme, lutter contre l’égoïsme, développer les idées d’appartenance au monde et d’intérêt général, en un mot tout reprendre à zéro, changer de civilisation.

Et s’il reste, au fin fond du XVIè arrondissement de Paris, quelques individus assez grossiers pour s’opposer à la création près de chez eux d’un centre d’hébergement, qu’on les déporte aux mines de sel.

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