27 mai 2008
Où allons-nous ainsi ?
Un moment j’ai su où nous allions.
Je l’ai su après avoir passé une nuit entière sous les étoiles, dans les ruines d’un château d’Auvergne. J’étais un petit garçon, je devais avoir dix ans, Spoutnik n‘avait pas volé, non plus que la fusée Atlas ni le moindre cosmonaute. Cependant, à petits pas, nous avancions en direction de ce lointain. Ensemble, un jour, nous allions ensemencer les étoiles.
Cette connaissance intime de notre destinée ne m’a jamais quitté. C’est elle qui me maintient en vie, qui me remet en selle chaque fois que la laideur et les ricanements de notre humanité, vus d’un certain côté de la lorgnette, s’assemblent pour nier le rêve qui fut celui des Cherokee avant d’être le mien. Le rêve de quiconque a porté, par une nuit sans lune, son regard vers l’infini et perçu son attente.
Bien sûr il y a des meurtres à différentes échelles, des vols, des viols, des massacres, des guerres à répétition. Mais admettons que nous parvenions à nous apaiser, admettons un instant que nous mettions en pratique l’enseignement des indiens, que nous obéissions aux lois cosmiques de l’équilibre… Peut-être alors la Terre redeviendrait-elle comme nous aimerions qu’elle soit, comme nous imaginons qu’elle fut un jour, quand à l’appel des mammifères marins répondaient les oiseaux, et que les animaux assemblés guettaient notre venue.
Des bovins, des ovins au parcage, des volatiles en survivance nous regardant aujourd’hui nous guetter, nous doubler, nous croiser, nous poursuivre dans nos bagnoles…
Où allons-nous ainsi, chacun prisonnier de son ego ?
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