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19 septembre 2008

Soudain les chiennes, suite

auschwitz_neigeheinrich_himmler_2a

    Oberweibchen, ripaille et vents

     …avaient concocté de plus effarant en matière de femelles de combat, d'Oberweibchen blindées.

    Ces tronches ! Et cette noirceur qui leur collait au train, cette abjection qui se voulait une aura dont elles se seraient illuminées si leurs marâtres les avait léchées en leur filant le nichon, si leurs frangins ne la leur avaient mise en bouche à l’âge où se forme la femme, et si les rastaquouères des bas-fonds de Schwarzbek, leur cité de naissance, ne les avaient torgnolées pour qu’elles ouvrissent leur cœur et se déculottassent, taillassent des pipes à la crème des faubourgs en montrant leur trésor, l’offrissent à qui sortait ses Marks. Et tandis que ça cahotait vers la fanfare et les applaudissements, ça exhibait des tremblements mammaires et des roulements de pétards à vous nouer le chibre.

    La première, au nez enluminé par de longues libations, et au menton luisant d’on ne sait quelle sanie, avançait tant bien que mal, une vipère dans l’anus. La seconde, sexy comme on n’a pas idée, exhibait sans la moindre pudeur deux nasaux éclairés de chandelles. La troisième, encombrée de ses outres, besognait des poteaux pour ne pas que la rattrapassent les suivantes, dont celle de tête  adressait à la ronde un rictus de suceuse. Se déhanchait en finale une psychopathe souffrant d’une descente d'organes, et devenue consultante.
Cloutées sous la godasse, les tireuses de bordées. Sanglées sous la mamelle, maintenues verticales par la forces des choses, et armées comme des chars.

    ACH…TUNG !!!!

    Devant la Langefeld et le staff ébahi, dans un cliquetis de chaînes, de chenilles et de poignards enfouis sous des protubérances, se crispèrent des bourrelets, se refoulèrent des suintements et se dressèrent dans le fumet d’Auschwitz des bras d’équarrisseuses, de débardeuses, de torchonneuses de porcs. Retentit aussitôt, martial dans l’air embaumé de cette fin de matinée, le cri de ralliement des laitières de tranchées, des glaneuses de champs de mines, des récureuses d’étables. Himmler lui-même, d’ordinaire peu avenant, nous dirons même coincé à l’idée d'exprimer son plaisir, se détendit jusqu’à offrir à Höss, à Frau Langefeld et aux catcheuses qui ne comprenaient pas qu’on pût les accueillir sans tenter de la leur mettre, son plus charmant sourire. Puis sonna l’heure du déjeuner, et tout ce petit monde s’en fut se restaurer. L’état major dans les salons de la Kommandantur, où coulait le champagne, les filles de foire à la cantine où les Bibelforscherines, dont les cantiques s’étaient taris pour on ne sait quelle raison, leur servirent canapés de saindoux et Klöss, manière de pommes de terre avec un embryon carné. Quant à Himmler, au commandant et à un officier que nul parmi nous ne connaissait, ils se rendirent à la villa où s’affairait Madame à déposer au milieu des rôtis, des plats de charcuterie, des rince-doigts et des bouteilles de vin, devant chacune des assiettes le détail du menu. Frau Langefeld était bien sûr de la partie. Non pour donner son avis (elle n’en avait aucun), mais pour que le Reichsführer pût à loisir, s'agaçant le dardillon sous la nappe, se rincer l’œil des deux bourgeons que laissait deviner, de part et d'autre d’une cravate où scintillaient les croix gammées, la finesse du chemisier. Et se déroula le repas dans des louchées de viande, des lapements de jus et force libations, une chiée de pâtisseries achevant les agapes.

    Le café dégusté, le pousse café apprécié les yeux clos, notre quarteron s’en fut assister, malgré que des ballonnements obligeassent l’un ou l’autre, ou les quatre à la fois, à se mettre à l’écart pour des lâchers de vents de moins en moins discrets, à un spectacle de gazage dans les sous-sol du crématoire numéro III. Depuis les premières heures du jour, deux cents familles grecques, débarquées de Céphalonie après un voyage de deux semaines, attendaient là, dans le plus simple appareil, qu’on vînt leur distribuer les savonnettes promises. Six gaziers casqués, masqués, porteurs de containers de fer, ouvrirent alors les trappes du toit, y déversèrent leur Zyklon avant de refermer. La chaleur et l’humidité firent le reste, si bien qu’en dix minutes, après qu’une panique indescriptible, dans le local à présent violemment éclairé, eût jeté hommes, femmes et enfants dans leur majorité blanchâtres les uns contre les autres sans considération de filiation ni de sexe, puis que leurs cris se fussent mués en râles, le silence revenait. Un silence absolu, que parut apprécier H.H.

    L’œil rivé au hublot, le Reichsführer se serait bien attardé, mais l’en détourna la pression de ses gaz. Il eut à peine le temps de regagner son carrosse et d’ordonner à son chauffeur, pareillement à deux doigts d’exploser, un démarrage en trombe.

   

Auschwitz Karnaval - extrait


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Commentaires
M
La chute ? Pas encore, Carita, pas si vite. Mais sois patiente, elle va s'amplifier.<br /> Je ne t'en dis pas plus.
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P
Michel, je suis au milieu, plutôt encore vers le début des 267 de ton fils.<br /> Je viens te voir encore régulièrement, mais te laisse moins de commentaires.<br /> ils seraient inadaptés à tes textes puisque je suis en décalage.<br /> <br /> Courage l'aMichel.
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C
Et voilà... Voilà la chute... Ton livre porte bien son nom...
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