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1 décembre 2008

Ouverture des festivités en Bourgogne profonde

josephine_baker_5






    Difficile de me remettre à flot ce premier lundi matin de décembre. Grisaille, crachin, bouillasse, désespérance des cieux. De  ma fenêtre, au-delà des branches dénudées de mon érable, je vois quatre ouvriers en vert fluo hisser sur une nacelle autotractée le décor féerique des prochaines réjouissances. Deux coups de marteau et paf, terminé ! Il faut vous dire que ces gars-là ne sont pas des manchots : voilà huit ans que je fréquente ce lieu, huit ans que je les vois fixer la même guirlande au même poteau, puis effectuer le même boulot sur le support suivant, l’un conduisant le véhicule, les deux autres hissant la chose et la fixant, un quatrième se chargeant de dévier le tracteur qui passerait par là.
    La chose mise en place est étrange. Constituée de deux éléments à deux doigts de s’emboîter, elle représente à mon avis tant la fécondation que la fécondité, un sexe en pénétrant un autre tandis qu’une étoile, jaillissant au-dessus, s’en va avertir les rois mages de l’arrivée de Jésus.
    Facile à comprendre, même pour un être humain atteint de dysmorphie mentale, l’image en effet allant vous percuter le fondement de l’âme sans qu’il soit nécessaire d’en expliquer le pourquoi.
    Les deux éléments sur le point de s’emboîter, donc, l’un s’offrant par le bas, l’autre s’amenant au-dessus… — inutile de vous faire un dessin — ça sent bon sa campagne, ça renifle l’élan du poilu en direction de la gueuse. Mais là où le design se révèle dans toute sa puissance, c’est que l’élément bas, faisant songer tant à une paire de ciseaux qu’à un phallus agrémenté de ses prunes, peut aussi suggérer l’organe reproducteur de la gent féminine, les deux reines-claudes devenant alors la paire d’ovaire, et les contours du radis suggérant les conduits par où s’introduit le nectar.
    La semence cependant, dans notre cas de figure, pénètrerait plutôt, éjectée de l’élément supérieur, par l’entonnoir que forment les deux trompes ou, si vous préférez l‘autre interprétation, les branches à peine ouvertes des ciseaux.
    Ou alors, l’allégorie serait purement masculine : l’élément bas (la paire de ciseaux) représenterait le dard et ses bijoux, le cône incurvé jaillissant d’entre les boules pour projeter au-dessus du monde, d’un vent qu’on imagine puissant, l’étoile de Bethléem.
    La mère Bidouillard, qui vient en passant d’apercevoir la chose — Mon Dieu, pense-t-elle ! — se retourne une dernière fois pour la considérer. Doux Jésus ! murmure-t-elle, s’éloignant avec son cabas et son chien.

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Commentaires
V
Chez nous, comme on est partisan du moindre effort inutile, on laisse dans certains quartiers, les décorations toute l'année ( pas éclairées bien sûr)-<br /> Après avoir lu ton billet, je vais regarder de plus près ces objets lumineux pour bien les identifier - Je risque de faire de belles découvertes -
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L
Josèphine,voila un corps somptueux et un grand pied de nez à tout ce qui est bien étriqué et bêtement ficelé...
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C
Ben ça, ça fait partie de l'esprit de Noel. Si.
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M
T'as bu quoi au p'tit déj ?
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L
Rires...<br /> Tu sais je traverse un tronçon de la RN86 quatre fois par jour toute l'année, certains villages restent décorés avec ce genre de "symboles sexo-nataliens" (cherche pas, je viens de l'inventer)toutes l'année. Aucun bonhomme fluo ne daigne les enlever, alors, ils restent là, éteints s'il le faut, mais immobiles et haut perchés...<br /> J'adore ton texte Mimi.<br /> Belle soirée et bonne nuit.
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