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Chronique, virgule
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20 janvier 2009

Batailles de chiffonniers

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    L’homme est le rêve de l’animal, un rêve encore inachevé, ont affirmé les indiens Cherokees. Mais, s’en référant à leur contemplations des bisons et des plaines, les Cherokees pensaient sans doute que le cheminement vers la réalisation du rêve, vers l’esprit et l’extase, s’effectuerait sans heurt, sous les yeux de Manitou. Hélas, les blancs sont arrivés, pour qui le but suprême était, en vue d’une transformation de leur cuir en bottes, en selles et en dollars, le massacre des bisons.
    Il aura donc suffi d’une conquête guerrière pour mettre bas des siècles de sagesse, des millénaires de confiance en les capacités de l’homme à vivre en harmonie avec le monde et les bisons.
    Il n’y a plus de bisons dans les plaines d’Amérique, les soldats ont des bottes, le lucre et les guerres incessantes dévastent la planète.
    Comme la majorité des hommes, j’aime la caresse du vent, la musique du silence, la senteur de l’herbe fauchée. Et comme mes frères et mes sœurs, je recherche la paix. Elle seule nous permettra d'évoluer vers plus d’humanité, vers plus de liberté, plus de créativité, plus d'esprit.
    Mais peut-on évoluer lorsqu'on veut ignorer son passé, lorsqu'on ferme les yeux devant le retour cyclique des éternelles erreurs ? Si on refuse de se poser les questions essentielles, les questions qui fâchent, on ne peut que faire du surplace, se comporter comme un fantôme errant le ventre vide. Or, l'humanité actuelle me fait songer à un malade en proie à un délire sans cesse renouvelé, à un paranoïaque qui se serait, pour refouler un traumatisme ancien, jeté dans une fuite en avant, une conquête désespérée de choses qui ne lui conviennent pas. Ignorant la finalité de son être, ce malheureux referait ainsi toujours les mêmes erreurs, et se verrait condamné à les refaire tant qu’il n’aurait pas compris que l’aveuglement et le mensonge à soi-même, ne peuvent que le conduire à ces deux portes de sortie : soit le suicide, soit le divan de Freud.

Gericault___Combat_cavalier  Géricault - Bataille de Chevaliers

    C’est en prenant la mesure de ses erreurs qu’un individu peut mettre le doigt sur le mal d’ont il souffre. Et en fouillant ces mêmes erreurs, en en cherchant les causes, en analysant leur mécanisme, qu'il parviendra à échapper à la folie qui le guette, à s’extraire de la prison psychique en laquelle il s’étiole.
    Même chose pour les humains dans leur ensemble. Car cette humanité à laquelle nous appartenons, nous pouvons la considérer comme un individu (à notre échelle), ou comme une famille (à l’échelle d’un peuple), ce peuple entrant à son tour dans la famille humanité, ce qui permet de fermer le cercle.
    Et là, je vais vous rapporter ce qui m’a frappé hier, alors que j’écoutais France Inter : pour la première fois, une personnalité se demandait s'il ne vaudrait pas mieux, dans ce genre de conflit (il s’agissait évidemment de l’actuel et sempiternel conflit israélo-palestinien), faire appel à la psychanalyse plutôt qu'à la politique.
    Eh bien je dis bravo à cet intervenant.
    Et je pense même qu'il faudrait, à l'échelle mondiale, organiser une thérapie de groupe…
    Ne peut-on un jour, dans l’ensemble du monde, décider de s’asseoir par terre, de brandir le bâton de la colère, de l’abattre sur un coussin plutôt que sur un semblable ? La colère n’est pas malsaine en soi, le désir de vengeance ne l’est pas non plus. Il faut seulement se rendre maître de ces pulsions. Elles sont une des richesses de l’Homme
    Seulement, quel est le chef d'état qui acceptera, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, de descendre de son piédestal, de perdre la face devant un monde entier tombant lui aussi le masque et se regardant en face, se découvrant enfin ?
    Dans les hautes sphères du pouvoir, je ne vois surtout que des menteurs, des tricheurs, des mégalomanes, des hercules de foire qui ne savent que brandir le poing et cogner pour régler les problèmes, c’est à dire les masquer par de nouveaux problèmes, comme ce fut le cas jusqu’à présent du côté de Jérusalem.
    Vues de haut, les guerres que nous poursuivons ne sont que des batailles de chiffonniers, des pugilats de cours de récréation. Or, nous ne sommes plus des gosses, nous atteignons l’âge de raison.
    Cessons de vendre des armes aux chefaillons en culottes courtes, faisons en sorte que les terroristes à l’affût de leur proie derrière des cabinets abandonnent leurs lance-pierres et viennent s’instruire avec nous, jouer avec nous, devenir avec nous des hommes libres, capables d’aimer.
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Commentaires
M
Eh, les meufs, allez donc suivre dans le prochain billet le développement de la thérapie !
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L
Ben ouais, tous nos dirigeants devraien être "étudiés" psychologiquement avant de prendre le pouvoir...<br /> P'ain Mimi, imagine un peu la révélation "névrotique"<br /> La recherche de la sagesse ou de la folie, ce serait une bonne base!<br /> t'as la plume d'un Cherokee Mimi
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C
J'imagine la scène évoquée par Mû et je me marre.<br /> car se sont bien les dirigeants quio mènent le monde, c'set bien la majorité qui conduit la minorité non consentante. Pour preuve ce qui se passe aujourd'hui.<br /> Les Français sont dans le merde, Nicolitto les emmène droit dans le mur, il rogne sur toutes les livbertés individuelles, les droits sociaux... mais personne ne dit rien.<br /> J'aime bien quand tu parles de Freud Michel :))
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M
J'essaie de visualiser une vaste thérapie de groupe.... Quel bordel ce serait ! Ne vaudrait-il mieux pas commencer par une thérapie de groupe des Dirigeants de la planète ? Imagine le Furet, en petite tenue, bavant et éructant, en train de piquer une colère contre un polochon symbolisant sa maman. Réjouissif, non ?<br /> Je te bise là où tu ne piques pas.
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