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Chronique, virgule
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30 août 2008

A moto, ou l'enlèvement de Judith


Une visite à Aléajacta, avec détour du côté de chez F., m’a convaincu d’abandonner Buster le temps d’une virée à moto, que voici…

Dans la prémonition de ce qui allait suivre, Judith ne pleurait pas de la sorte. Et si ses larmes coulaient, elles ne provenaient ni de la douleur ni du chagrin, elles résultaient du vent. La moto franchissait les distances à cent cinquante à l'heure, s'inclinait dans les courbes, plongeait dans un vallon pour en rejaillir aussitôt, dépasser des voitures. Elle ralentit à l'entrée d'un village, celui de ce matin quand le camion les poursuivait, ou son jumeau de basses maisons de briques — elle d’apparence modeste entre les accoudoirs, mais digne des magazines de charme. Les hommes suivaient des yeux cette puissante machine, cette fille exposée dans le dos du pilote, pas du genre à rechigner quand son mec en voulait, seulement fallait du blé — une moto pareille !

Une fille on ne peut plus canon, et pas du genre coincé, devaient penser certains à la vue de sa blondeur et de la nudité de ses cuisses, ignorant que l’offrande ne se limitait pas à ces parties visibles mais se poursuivait devant jusqu'au niveau de la ceinture, pareillement derrière et pareillement dessous, et de côté jusqu’aux hanches… — juste un chandail pour donner le change, une paire de bottines pour allumer les conducteurs de Mack qui la verraient de leurs cabines, avec ce petit foulard qu'elle tripotait comme un doudou. Pourtant, si on considérait qu'il ne s'agissait là ni d’une provocation, ni de l’élection de Miss Moto d’Enfer, mais d'une thérapie dont l'objectif était de transcender l'envie de traverser, nue des baskets à la taille, sur la selle d’un gros cube qu’on piloterait soi-même la place de la Concorde, puis d'enfiler les Champs et de foncer vers quelque banlieue chic, pas de quoi s'exciter. Psychologues, déontologues, érectologues et vulvologues avaient dressé les plans et conçu des chimères, bâti des châteaux de sable, des châteaux en Espagne, cramponne-toi ma chérie…

Son minou épilé par dessous, remous aux portes d’une jeune femme prochainement épousée et vitesse retombée à moins de quatre-vingt pour la contemplation des paysages, et que les dépasse une japonaise avec fille à l'arrière, correctement vêtue, encore que par sa position offrant un postérieur on en voit rarement, elle seule promenée dévêtue par un aventurier qui l'aurait ramassée au sortir de sa tente, enlèvement de campeuse privée de ses effets, et si elle se soulevait ça la fouettait jusqu’aux tréfonds de l’être, horreur qui la ferait défaillir en plein surréalisme X. Trop de fraîcheur soudain, se saisir de la taille du garçon, garçon auquel on ne refusera rien, à l'image de la fille au pétard fabuleux sur la moto doubleuse, la moto qu’on rattrape et redouble, et qui vous colle au train, ne jamais vous lâchera. Mais la GoldWing interdit toute étreinte, la GoldWing vous amène, fille à motard en tenue de scandale, de meneuse de revue pour messieurs allumés, à l’artère d'une bourgade où grouillent les estivants, une dentelle sous chaque robe tandis que de son côté à elle pas même une jupette… Une voiture devant, une seconde voiture derrière et la voici plaquée contre le cuir de son pilote, accélération sur vingt mètres, décélération aussitôt — moto stoppée et entre trottoir et Peugeot cabossée, non loin d’un couple de retraités qui se dirige vers elle…

Le type de la Peugeot la fixe, elle le fixe à son tour, il détourne les yeux, feint de consulter sa montre, allume une cigarette.

Il la mate à nouveau, regard de biais pour tenter de savoir, d’apporter une réponse à l’effarante supposition qu’il vient enfin de faire. Il imagine des choses, il se dit que non, puis que si, que peut-être… que c’est l’évidence même, rien que son abricot et son petit tricot — nom de Dieu ! Le blaireau en ressent une morsure au radis, tente une fuite mais revient se coller tel une mouche, une sangsue à moustaches. Il a une tête de contremaître de garage ou de charcutier traiteur, la charcutière veillant sur sa conduite… Sa nuit à sera mauvaise.

Laissé sur place quand le feu passe au vert, laissé à recouvrer l’esprit, à bidouiller le levier des vitesses et la fille  s’envolant, le genou de la fille caressé par la main du pilote, gémissement quelque part. Elle aimerait que la moto ralentisse, que la moto s’engage dans l'un des chemins aperçus sous les branches, que tout cela finisse…

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Commentaires
M
Dis donc, ma Caro Carito chérie, où tu te crois ? C'est pas un mac ou je ne sais quel flibustier que j'ai installé à l'arrière de la GoldWing. C'est Judith, celle que j'aurais été si j'étais né fille, afin qu'on me remît dans la bonne voie. Et pas question de main au panier dans mon texte, ni de dépoitraillement, comme le miment ces deux primates que sont Johnnny et Depardieu. Parce qu'une jeune personne du beau sexe, surtout lorsqu'elle est effrayée par le paf, ça se ménage. <br /> Ce que j'ai fait, sous une apparente frivolité.<br /> Mais je te pardonne, Cara Carita mia, comme je pardonne à toutes et à tous, à condition qu'on m'aime.
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B
Ne prenez pas toujours mes commentaires au pied de la lettre. <br /> Il leur arrive souvent d'être au-dessous de ce que j'attendais d'eux.
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C
La vache, cela me fait penser à <br /> http://www.dailymotion.com/video/x1n4h_harley-davidson_music<br /> tu te rends compte ils fumaient à la téloche...<br /> <br /> http://www.dailymotion.com/video/x61djx_brigitte-bardot-harley-davidson-196_music<br /> la classique
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F
Même pas peur !
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A
@ MON Cornillou<br /> on ne m' attrappe pas avec du miel.<br /> pour info les bas c' est taille 3 , les chaussures 39, les vêtements entre 38 et 40 , les parfums tu as le choix entre Dioressence, Diorrissimo, Be, One, Love in Paris et eau belle.<br /> Plus sérieux , le loyer 980, les voyages c' est tjrs en 747 et destination lointaines... 6 h d'avion aller minimum ...<br /> <br /> Tu m' aimes toujours ? mdrrrrrrrrr<br /> <br /> BA, au pied... et que ca saute !!! pfffffff on a à peine le dos tourné et on est à peine en ballade avec un autre que tu t' enfuis. Tu es un rustre. Retournes dans ta cellule bien humide . Voyou !!!
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