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Le châtiment des salopards
En nos sociétés où les droits du salaud — ou du supposé tel lorsque le gars est pris la main dans le sac, ou du présumé innocent puisque tant qu’il n’est pas jugé il demeure blanc comme neige — sont garantis par la loi, on se préoccupe rarement de déterminer si l’individu que l’on met devant ses juges est un être humain, ou s’il n’en a que l’apparence.
Admettons cependant qu’on se soucie de cette question. Dans le premier cas, le criminel, comme toute personne responsable, sera jugé en conscience et dirigé vers la prison où il devra passer un temps déterminé. Dans le cas contraire, déclaré fou, il est confié, en vue d’une guérison souhaitée, au personnel de l’asile psychiatrique.
A noter que la prison a elle aussi un objectif de thérapie : la petite frappe qui y apprend à se bien conduire, qui y acquiert un métier ou reprend des études interrompues ses affaires, n’y restera guère plus longtemps que la moitié de sa peine. Notons au passage que cette propension au pardon est à mettre à l’honneur de nos démocraties : si un homme a fauté, rien ne prouve qu’il fautera de nouveau, et s’il ne doit plus fauter pourquoi le maintenir en prison ?
Dans le second cas, si le prévenu, sous l’apparence d’un être humain, s‘avère moralement ne pas appartenir à la communauté des hommes, nous ne devons le considérer ni comme un frère ni comme une bête, plutôt comme une espèce d’Alien ,et le traiter comme tel.
Ainsi, le seigneur à Ray Ban des fins fonds de l’Afrique, qui contraint par la force et la drogue les bambins de son ethnie à se servir de la machette (quand ce n’est pas de la kalatchnikov) contre l’ennemi qu’il leur a désigné, n’a rien du protecteur dont il assummerait le rôle s’il n’était aussi lâche, aussi dénaturé, aussi peu respectueux de la vie. Un enfant n’est pour lui qu’un outil, un outil s’utilise avant d’être jeté.
Eh bien celui-là, qu’on lui prenne sa Rolex, ses Ray Ban et ses décorations, qu’on lui arrache sa ceinture et sa chemise, tous accessoires de son prestige, puis qu’on le balance au trou et qu’on rebouche le trou. Cela devant ses pairs et ses émules, pour que pairs et émulent de canailles sachent à quoi s’en tenir.
Tuer un nazi ou son clone n’est pas tuer un être humain. Le nazi et son clone ont échangé liberté, morale et conscience contre un fusil d’assaut et une paire de bottes.
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