Frères et sœurs, pour me faire pardonner…
Ne m'en veuillez pas, j'ai une envie folle de parler et d'écrire, et de répondre à vos commentaires, mais pas le temps. Pas le temps. Flics, paperasses, avocat, institut médico-légal, son corps sans vie, son corps sans âme, son sourire effacé — putain !
Un discours d'adieu à rédiger pour lundi, ou mardi, je ne sais.
Puis à prononcer sans m'effondrer devant le monde.
Puis plus rien.
Plus tard, je prendrai une bouteille de bourgogne, je me la viderai dans le gosier en pianotant sur le clavier, je vous raconterai, vous comprendrez. Je le sais.
Vous serez là, tous.
Ce sera notre repas mortuaire. Un festin virtuel. Une agape dans les limbes. Un carnaval grotesque et aviné — vous savez, quand on fait cercle autour du disparu, que s'entrechoquent les verres au-dessus de son cercueil, que ça lui coule sur le plastron.
Je ne sais rien, j'invente.
Mais ce mot, carnaval, je l'aime bien
Karnaval…
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