Buster, le naufrage
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On annonce son retour dans la blogosphère, on effectue un premier pas… et le lendemain patatras, il faut aller chercher des tracts au diable vauvert puis accueillir un frère mince et barbu qu’on n’a pas vu depuis deux ans. On profite alors de la pluie pour s’accorder trois jours à échanger, fraterniser devant des cerises et se raconter deux vie — plutôt deux tentatives parallèles en vue d’un incertain bonheur —, puis on s’octroie une quatrième journée, et revoici le soleil. On s’étire alors devant sa porte-fenêtre pour découvrir son jardin envahi d’herbes et de limaces, ses laitues naufragées qui vous renvoient le jardinier à son désordre intime, une véritable barcasse… — nom de Dieu ! Buster a maintenant le cerveau comme de la béchamel et la pensée en vrille — largué, le zèbre ! Comprend plus rien à rien, patauge dans les arcanes de facebook où viennent de l’inviter Sylvaine et quelques autres, l’avoue honteusement à Sylvaine, laquelle Sylvaine, adorable, aimante, lui fait parvenir le mode d’emploi mais que dalle, comprend de moins en moins, et voici que Firefox commence à lui jouer des tours, bloque, débloque, déménage avant de tomber en javelle. De quoi s’arracher les cheveux tandis que Sylvaine, cette photographe internationale, cette artiste, qui connaît un tas de gens tandis que lui très peu, très peu d’amis Buster dans ce foutu facebook, et Sylvaine qui vous torche avec son Haselblad des photos qu’à les voir on tomberait à genoux alors que lui la tête en perdition, qui ne sait rien faire qu’inventer des conneries et foncer tête baissée, et maintenant KO, qui contemple sur son bureau le bordel de sa vie…
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