Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chronique, virgule
Chronique, virgule
Derniers commentaires
Archives
14 septembre 2010

L'internationale humaine

FRATERNEL

 


Frères et sœurs délaissés, me voici de retour pour vous embrasser, tous, et tous vous prendre dans mes bras pour danser avec vous devant les oripeaux d’un système moribond. Me connaissant, vous devinez de quel système il s’agit : de celui, on ne peut plus sombre, par le moyen duquel banquiers, financiers et prédateurs de tout poil ont cru venir à bout de l’internationale humaine, et dont les invitations au chacun pour soi tentèrent, à grand renfort de mensonges, de pub et de vidage de crânes, d’annihiler les belles notions d’égalité, de fraternité et de partage par lesquelles nos sans culottes ont remplacé le trône d’un roi déchu.

  Dégoûté cependant, ces derniers temps, de voir les plus évolués d’entre nous ne parvenir, face aux tentatives d’une poignée de misérables de rétablir la toute puissance du prince, qu’à marmonner de pauvres slogans, j’étais prêt à me replier sur moi-même, à me réfugier dans la virtualité des blogs. Ajoutez à cela le naufrage de mes menées d’écrivain depuis l’ouverture de ma librairie, la guerre qu’a provoquée entre mon ex-épouse et moi-même le geste fatal de notre fils, et vous comprendrez que mon moral ait fléchi, que mon enthousiasme d’hier m’ait laissé choir en rase campagne. Incapable me trouvais-je de pondre la moindre ligne, incapable de même, dans le brouillon de combats incertains, de proposer la moindre action à des camarades aussi perdus que moi.

A quoi bon continuer ! me lamentais-je du fond de ma désespérance…

  Et puis soudain, la fête de l’Humanité ! Des visages qui s’éclairent, des gens qui se parlent et plaisantent avant même d’avoir quitté l’autobus, et sur place des milliers de copains, des embrassades, des colloques, des discours tantôt enflammés, tantôt fraternels, chaleureux comme le peuple, avec un Mélenchon qui se surpasse, un Pierre Laurent qui le rejoint dans un tonnerre d’applaudissements.

  J’y suis allé, à cette quatre-vingtième fête de l’Huma, avec en tête, je vous l’avoue, cet espoir égoïste : celui de vendre, au sein de la librairie du Parti de gauche, quelques uns de mes bouquins. Eh bien, en plus d’avoir, au travers des allocutions et discours, communié avec des milliers de semblables transportés par le verbe, j’eus l’impression de revenir à mes sources intimes, celles du cosmos et des milliards d’étoiles qui me parlèrent dans ma petite enfance, me modelèrent, me permirent de rester vertical. Et j’y ai retrouvé mes forces, je me suis regonflé d’une énergie perdue dans les luttes intestines, la mesquinerie, les bisbilles.

  En plus de cela, cerise sur le gâteau, j’ai vendu et dédicacé six “discours aux enfants“, dont un exemplaire, m’a confié son acheteuse, sera expédié au Sénégal, ou au Mali, je ne sais plus mais qu’importe, la terre est ronde, les peuples s’ouvrent les bras, les femmes et les hommes se sourient.

Je me retrouve, je vous retrouve, j’en suis heureux, je vous embrasse.

Publicité
Commentaires
Publicité
Chronique, virgule
Newsletter
Publicité