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1 septembre 2008

Silence, Buster se met à son ouvrage

Tapies_51503

Antoni Tapies - lithographie

Après notre promenade à motocyclette sur les routes solognotes, puis la visite à madame Elise Ovart-Baratte, retrouvons Buster en son bureau.

Il vient d’affûter un crayon qu’il mordille pour mieux se concentrer, prétend-il, en réalité pour la raison obscure que sa libido buccale, assez mal assumée bien qu’il soit, depuis le temps du sein qui se refusait à sa soif, et cela malgré qu’il hurlât dans le noir et dévorât les draps de son berceau, devenu une personne adulte, responsable en toutes choses, continue de lui squatter la cafetière. Seulement voilà, la cafetière de Buster s’est totalement vidée  à son insu, et le crayon va y passer avant que la moindre idée n’ait volé à son secours. Et il a beau fourrer la mère O-Baratte dans le troupeau des pénitents qui le suivent depuis des temps immémoriaux, il a beau s’acharner à lui trouver un air sournois et une tronche de bourgeoise avec préciosités autour du cou, l’affubler de tous les défauts dont s’enorgueillit cette engeance qu’il voue aux gémonies, et de fil en aiguille grogner contre Sarko et sa destruction programmée des idéaux de la république, rien n’y fait. Il repose la moitié de crayon non encore ingérée, peste contre la mauvaise lune, jette sur le capharnaüm de son bureau un regard dégoûté. Repoussant sa chaise, il se rend alors dans la pièce voisine, de là dans son jardin.

Les limaces ont encore sévi dans mes choux, constate-t-il avec dépit, mais qu’importe. Il cueille une première tomate cerise, la porte à sa bouche et la croque, sent le délice lui ruisseler dans le gosier alors qu’il en cueille une seconde. Et lui revient à l’esprit ce qui s’en était échappé dans l’absorption du Bergerac, la veille ou l’avant-veille, il ne sait plus au juste : le moyen d’enrayer la désagrégation de la nation, et dans le même temps la seule manière qui s’offre à lui de redresser sa cabane à outils dézinguée par les ans : des cordes, un treuil dans l’axe de la porte… et le tour est joué. Et comme pas de treuil, utiliser la Golf et une poulie. Bite et couteau, donc, mais le principal n’est déjà plus dans la cabane, le principal est dans le triste état de notre société, pareillement vermoulue, menaçant elle aussi de passer sous peu aux abonnés absents.

Buster ramasse deux/trois tomates cerises, revient à son bureau, retrouve son moignon de crayon, le flanque à la poubelle, ouvre et allume son Mac.

Là, frères et sœurs, ne dérangeons Buster sous aucun prétexte : il est sur le point de vous pondre un de ces textes — je ne vous en dis pas plus… Retirons-nous en direction de ses tomates cerises, auxquelles nous nous garderons bien sûr de toucher, et attendons qu’il ait refait surface…
Attendons que le ruissellement des jus, par l’alchimie mentale et le miracle créateur, se soit mué sous son doigt qui déjà n’hésite plus en best seller mondial.

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Commentaires
M
Personne n'en sait rien. Il a un jour débarqué de sa poterne et le voilà, invisible.<br /> Mais, maintenant que j'y pense… ne serait-ce pas un espion de Sarko, une putain barbouze ?
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M
Je l'ai mis aussi dans mes liens. Rien que pour voir si ça lui fait frétiller à nouveau la barbe.<br /> Au fait, qui c'est ?
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P
Merci cher Michel de m'avoir mis dans tes liens, tu m'as fait frétiller la barbe :)
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M
Le jardin de Buster n'a point d'heure. Son jardin est secret. L'illuminent a giorno Sa foi en l'Être humain et la hauteur de Sa pensée.
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M
Ton commentaire me fait rougir, et je t'en remercie. J'aime le rouge.<br /> Les tomates-cerises et le Mac étaient ce matin Synchrones avec ma propre psyché… Bonne lecture, donc.<br /> Excuse-moi, j'avais oublié de te mettre en lien. C'est Fanzesca qui me l'a fait remarquer. Oubli comblé ce jour. Qu'elle en soit remerciée.
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