Pendant ce temps, les deux mains les deux pieds dans… dans la bassine de confiture
Soudain, la crise. Comme si la crise n’avait pas été prévisible. Comme si le capitalisme et la finance, qui ne vivent que du déséquilibre et de l’exploitation du monde, pouvaient apporter autre chose que pactole d’un côté, boulot, sueur et pauvreté de l’autre. Cette évidence, les bosseurs, les suants et les miséreux l’avaient totalement oublié, aveuglés qu’ils étaient par les carottes promenées sous leur nez.
Pas les maîtres de la galère, évidemment, qui continuaient de voguer résolument sur le dos des esclaves que nous sommes, et qui auraient continué si certains d’entre eux n’avaient jugé que leurs poches, leurs portefeuilles et leurs coffres ne s’emplissaient pas assez vite. D’où coup d’accélérateur, sub-primes, t’as pas de fric on t’en prête, tu ne pourras rembourser c’est pas grave, taux variable et basta, et…
… et krack, lever brutal du rideau sur une bauge dissimulée jusqu’à présent par le clinquant de la consommation, pleins feux sur des malfrats pendus à la mamelle du fric, la main dans le pot de miel, le pied dans sa bassine de confiture, et le regard qui s’affole un instant.
Putain, c’était pas prévu !
Vite, la com !
Et voici les publicitaires, en coulisse, qui glissent à l’oreille de la Poule aux Œufs Durs (Christine Lagarde pour ne pas la nommer) et de ses acolytes, les Strauss-Kahn, les Attali, les Xavier Bertrand & partners, de rassurer les peuples pas de beaux sourires et d’apaisantes paroles. Et tous ces innocents de nous chanter la même chanson : « Vos économies sont en de bonnes mains, notre Zorro de Président va profiter de l’aubaine pour remettre de l’ordre dans le triste foutoir, asseoir son pouvoir personnel et augmenter les retraites, verser une prime de noël aux chômeurs, visiter les malades, construire des pavillons à 10€ par jours, venir en aide aux handicapés, tapoter la joue des enfants et sourire aux mamans avant de renter vite fait s’empiffrer aux buffets du G7, du G8, du G tout faux mais je m’en fous, je suis l’ami des ouvriers de Renaut, je tutoie Jaurès, je dépose une gerbe au Mur des Déportés, je verse une larme au Mémorial de la Shoah, etc, etc.
Et la gauche, pendant ce temps ? Eh bien les socialistes cacophonent, les socialistes encravatés, rougeauds et courroucés réclament un semblant d’équité aux godillots de l’Assemblée, tentent de lever les foules en jouant les vedettes sur la scène du Zénith.
Frères, et sœurs, futurs dépositaires de l'Esprit, laisserons-nous passer l’occasion qui nous est aujourd’hui offerte de mettre un coup de pied dans cette fourmilière, de vider ce panier de crabes, de mettre à la poubelles les Attali, les Strauss-Kahn et autres gorets qui se goinfrent de la valeur ajoutée par notre labeur à ce que nos parents ont construit ?
« La luttes des classes n’est pas achevée, a déclaré le zigoto le plus fortuné de l’univers . Et c’est nous, les gorets, qui sommes sur le point de la gagner ».