En ombrageant nos
places, voici plus de deux siècles, des arbres de la Liberté, nous avons oublié
ceci : la servitude dont nous émergions nous avait interdit de grandir.
Incapables de nous entendre, infoutus de mener nos nations vers les lumières
promises, nous sommes ainsi demeurés dépendants des pouvoirs. Le vin nouveau de
la démocratie a tourné au vinaigre, et c’est l’acidité de cette fermentation,
laquelle se poursuivit de nos jours, qui nous rend impuissants à mener notre
république vers ce qu’elle devrait être : le bien de tous, le foyer de
tous, la richesse commune.
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Une nouvelle révolution
s’avère donc nécessaire.
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Mais, dans le cas où ce
bouleversement ne traduirait aucune évolution notable, il ne pourrait apporter
de progrès. Tout au plus pourrait-il, superficiel qu’il resterait, mener d’un
déséquilibre à un autre, d’une révolution inachevée à une autre, d’un régime
imparfait à son successeur, tout aussi dommageable. Nous franchirions un pas,
certes, mais en passant par une insurrection, une guerre civile, peut-être un
conflit mondial.
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Seule une évolution
permanente, interdisant par ses promesses toute espèce de révolte, serait
susceptible de perdurer. Mais nous n’en sommes pas là, et les remous que subit
la finance — en attendant que vienne le tour de l’économie et de ce qui en est
la cause : la pensée unique — résultent d’une sclérose de notre
imaginaire. Les forces de l’évolution ne parvenant à circuler au sein de nos
sociétés, à leur permettre d’avancer et de grandir dans l’élégance d’un
mouvement continu, il en résulte des tensions qui, s’accumulant, menacent les
gouvernements. C’est alors que se déclenche le spasme de l’insurrection, que se
rompt le carcan contenant le peuple dans la pauvreté et que le charbonnier, le
mécano et le paysan, jusqu’alors relégués dans les soutes, débarquent sur la
scène. Le temps que la police fasse le ménage, reste à inviter lebourgeois à détourner le regard le
temps que les affaires reprennent. Et la pression de retomber, l’utopie de se
mordre la queue.
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Chaos perpétuel ?
De la naissance du désir à l’éclatement du carcan, en effet. Mais que nous
supprimions le carcan, que nous sortions des geôles en lesquelles nous maintiennent
nos seigneurs et barons, que nous nous engagions enfin, ensemble, sur la voie
de l’évolution, de l’émancipation, du rêve entretenu depuis toujours, et c’en
sera terminé du sur-place : notre marche jusqu’alors chaotique,
accompagnée de chutes, se muera en progression régulière.
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Il nous faut évoluer, le
faire en continu, avant tout le vouloir. Une attitude inverse, moins
astreignante il est vrai, nous laisserait sur le bord du chemin, face à notre
vieillesse.
Non, je ne l'avais pas lu. C'est maintenant chose faite, et me voici conforté dans une idée pour laquelle on m'a plusieurs fois ri au nez : les méthodes de la droite telle qu'elle est aujourd'hui (boostée par Sarko et sa bande) nous conduisent au fascisme.<br />
Mais le fascisme et le totalitarisme (équivalents du coup de poing machiste sur la gueule de la femme) ne sont-ils pas le dernier argument d'une classe de nantis confrontée à sa propre agonie ?<br />
Pour cette raison, la manœuvre de DSK pour éviter aux français, en 2002, une confrontation des plus ertichissantes entre l'UMP et le FN, n'était qu'une manière d'escamoter le vrai problème de notre pays depuis la dernière guerre : celui du mensonge mué en art de gouverner, comme il en fut en Allemagne nazie et en Italie fasciste.<br />
Et gageons que si Sarko jette l'éponge en 2012, DSK, socialiste aux ordres du prince, sera soutenu par la finance, le capital. les socialistes à la Aubry et la majeure partie des électeurs de droite.<br />
Voilà, ma Mû, c'est pour cette raison que je me démène actuellement.<br />
Je te souhaite une bonne fin d'année.