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15 octobre 2011

Mercredi 12

 

D’abord, dès l’ouverture de l’Atelier Vérité sur l’argent, le président de séance, comme je l’en avais précédemment prié, m’a donné la parole. J’ai ainsi annoncé aux trente copains présents que mon bouquin était disponible, que j’en avais plusieurs exemplaires dans mon sac, qu’ils pouvaient l’acquérir pour onze euros quatre vingt-dix. Ce à quoi je les invitai car c’est un excellent bouquin, capable d’ouvrir les esprits les plus imperméables à la politique, de les amener à réfléchir et à voter pour notre candidat, Jean-Luc Mélenchon. Puis la séance fut ouverte, qui porta sur la crise et la dette. Elle fut comme à son habitude hautement intéressante sur le plan des chiffres, tout à fait déplorable quant au côté philosophique vers lequel j’ai tenté de faire glisser le dialogue. Comme à l’accoutumée, je n'ai pas vraiment réussi, et je suis ressorti de la séance quelque peu dépité. Cela pour deux raisons : d’une part je n’avais réussi à vendre qu’un seul exemplaire de mon livre, ce qui est un comble lorsqu’on sait que l’ouvrage fut rédigé à l’intention de ceux qui justement n’en ont cure ; et d’autre part pour la raison que tout le monde, Barlouin en tête, s’était fichu de moi à propos de la guerre que déclarerait infailliblement la finance internationale à ceux (c’est-à-dire à nous autres) qui s’en prendraient à elle.

— En 1792, la noblesse européenne nous l’a déclarée, la guerre ! Et nos sans-culottes lui ont cloué le bec.

— Nous n’avons plus de sans-culottes.

— Il nous reste la force de dissuasion que nous a léguée de Gaulle.

— De Gaulle ?

Là, il faut que vous vous mettiez dans l'ambiance, que vous compreniez que l'assemblée étaient composée de communistes purs et durs à qui on ne la fait pas. Sitôt passée la seconde d'un silence effaré — de Gaulle ! —, Barlouin a hurlé de rire, ouaf ouaf, suivi de nombre de ses semblables, ouaf ouaf, tous cocos, tous hurlant et se tenant les côtes, figés tous dans la haine ancestrale vouée à l’homme qui les avait coiffés au poteau, du temps de Mathusalem, enfin de Maurice Thorez, voici soixante-six ans. Et qui comptent bien, ou qui du moins font semblant, éclairés qu’ils sont désormais par soixante ans de réflexion, de débats démocratiques et d'erreurs qui leur ont coûté cher, bâtir une société nouvelle !

La honte, oui, rehaussée de dépit, l’accablement final ! Mais attendez, les gars, je n’ai pas dit mon dernier mot.

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