Médiapart et Montebourg

Lu sur Médiapart — ici — les articles consacrés aux quatre notes confidentielles adressées par Arnaud Montebourg à François Hollande à propos de sa politique économique.

Au passage (ne m’en veuillez pas), je me suis réjoui de constater que je ne m’étais pas trompé en votant Montebourg lors des primaires socialistes. Dès le début du quinquennat, ce dernier avait en effet compris que la politique d’austérité mise en œuvre par le PS, malgré ses promesses antérieures, ne ferait qu’aggraver la situation. Il avait donc courtoisement, et de manière à infléchir sa politique, tenté de le faire comprendre au chef de l’État. Puis, ne voyant venir aucun changement de cap, et constatant que les licenciements se multipliaient tandis que la dette augmentait, il envoya régulièrement de nouvelles notes — celles justement que s’est procuré Médiapart : des notes de plus en plus précises et documentées, démontrant on ne peut mieux l’erreur magistrale qui menait l’Europe et la France à leur actuelle désolation.

Il se rendait compte en même temps de l’impasse anti-démocratique dans laquelle s’enfonçait notre pays, se convainquait de la nécessité d’une VIème République, envisageait un regroupement des pays du Sud en vue de contrecarrer la toute-puissance allemande.

En gros, nous n’étions pas très loin (nous en étions même on ne peut plus proches dans ce domaine précis) des analyses de Jean-Luc Mélenchon. Au point que je m’étonne, moi qui, après avoir milité pour le Front de Gauche, ne suis plus aujourd’hui qu’un de ses obscurs sympathisants, que Montebourg n’ait pas encore rejoint la gauche qu’il représente, celle qui se bat pour la « révolution citoyenne » et, je l’espère encore, pour le dépassement du capitalisme.

Un fait cependant m’a conduit à ouvrir les yeux. Montebourg, qui est un homme de premier plan, et dont on s’aperçoit qu’il voit clair, ne risquerait-il pas, en ralliant la gauche de la gauche, d’entrer en rivalité avec Mélenchon, peut-être de risquer l’affront d’un nouveau silence ?

Parce qu’Arnaud Montebourg, avec ses quatre notes confidentielles, n’a eu droit qu’au mépris du Président Hollande. De même que moi, Michel Cornillon (un moins-que-rien), fus traité de la même façon par J-L M lorsque je lui adressai par trois fois, en bon petit soldat que j’étais alors, et pour vente au profit du FdG, mon premier essai politique.

J’en ai écrit trois autres depuis, qui ne se vendent absolument pas malgré que j’en sois arrivé à une explication cosmogonique de l’actuelle conjoncture, et qu’ils invitent à se creuser la tête non seulement sur les problèmes politiques de fond, mais également sur la place de l'homme et de l'humanité au sein de l'univers.

Mais il faut dire que dans les partis de gauche, du PS au NPA en passant par le PG, le PCF, Nouvelle Donne, etc., on ne soucie guère des idées de la base. Seules sont dignes d’intérêt celles qui proviennent des différents staffs, c’est-à-dire du sommet de la pyramide.

 Et de ce sommet, Big Brother nous contemple et sourit.

Pauvre gauche ! s’amuse-t-il.

Pour ceux que ça intéresse, mes bouquins se trouvent sur le deuxième  billet de ce blog.

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Comments

[NatachaM]

Oui bonne analyse!

[Robert Mascarell]

Je ne savais pas qu'il avait démenti. Tant mieux.

[Michel Cornillon]

À moi non plus, Jerry. Montebourg est un bon petit bourgeois entré en politique sans doute pour des raisons de prestige. Il n'empêche que j'ai apprécié ses notes à Hollande.

[Jerry OX]

Ce Montebourg ne me dit rien qui vaille ! Diantre, bonne analyse , Michel !

[Robert Mascarell]

Cher Michel,



Comme toi, tout en n'étant pas membre du PS, j'ai voté Montebourg à la primaire.



Ses notes à Hollande sont intéressantes, sauf qu'elles sont en parfaite contradiction avec son appel à voter la loi scélérate de Macron.